Dans sa séance du 18 juin 2018, le conseil communautaire de la communauté d’agglomération du Grand Verdun a voté le lancement de la procédure sollicitant le classement de la ville de Verdun en site patrimonial remarquable (SPR). Le 5 juin 2021, la 1ère section de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) a été saisie afin de se prononcer sur ce projet de SPR.
La délimitation d’un SPR doit justifier de l’intérêt architectural, archéologique, artistique ou paysager de la zone concernée et peut couvrir tout ou partie du territoire communal.
La proposition pour le SPR de Verdun se limite à un périmètre resserré aux secteurs urbains du centre ancien aujourd’hui couverts par la protection des abords des monuments historiques. La surface proposée pour le SPR (pointillés violets ci-dessus) est très inférieure à celle couverte par la servitude des abords (pointillés noirs ci-dessus). Afin de compléter ce dispositif, il est envisagé de créer, dans le cadre du PLU en cours d’élaboration, une zone UP "franges de vigilances", couplée à l’étude d’un périmètre délimité des abords (PDA) des monuments historiques.
Enième recommandation de protection faite à la ministre
Sites & Monuments, représentée à la commission, a interrogé la maîtrise d’ouvrage sur l’opportunité d’intégrer dans le SPR la caserne Miribel, actuellement en cours de démolition et faisant l’objet d’une demande d’instance de classement (voir ici) au vu de sa qualité architecturale et patrimoniale. Le président de la commission a repris cette proposition lors du vote et suggéré que l’accord pour le classement soit assorti d’une recommandation d’extension du périmètre afin d’inclure la caserne dans le SPR.
S’agissant d’une recommandation à la ministre (et non d’une réserve), l’avis reste pour autant favorable à la délimitation proposée.
La DRAC Grand Est a reçu communication par la municipalité de Verdun du permis de démolir le lendemain de son dépôt, soit le 28 janvier 2020. L’administration disposait, par conséquent, du temps nécessaire pour agir, mais semble déterminée à mobiliser des crédits d’État (fonds Action Cœur de Ville et fonds friche, voir ici) pour financer une dispendieuse démolition-dépollution, chiffrée en conseil municipal à plus de 5 M d’euros (voir ici).
Il convient de rappeler que, si l’accord de l’architecte des bâtiments de France est requis dans les SPR et les PDA, aucun accord n’est requis en dehors de ces servitudes.
Sibylle Beau, représentante titulaire de Sites & Monuments à la CNPA
Seul le procès-verbal de la commission fait foi de la teneur des échanges et de l’avis adopté