Suite à l’incroyable mobilisation contre le projet Tour Eiffel de ces dernières semaines, à la pétition aux 140.000 signataires et grâce au coup de projecteur sur Thomas Brail, du GNSA, qui bivouaque avec ses amis militants depuis lundi 30 mai dans le platane bicentenaire au pied de la Tour Eiffel, les associations GNSA, FNE Paris, SOS Paris, Amis du Champ de Mars et Sites & Monuments avaient enfin obtenu rdv ce vendredi 3 juin avec Emmanuel Grégoire, Premier adjoint de la Maire de Paris et l’équipe responsable du projet Tour Eiffel.
Cette réunion a permis aux associations d’exprimer, dans une atmosphère ouverte, leurs doléances. Il est en effet temps d’entamer un dialogue vertueux de coopération ville-associations. Toutes les parties ont intérêt à ce que Paris redevienne Le modèle en matière de préservation du patrimoine et de l’environnement.
Il est acté qu’aucun arbre ne sera abattu ni mis en danger par ce projet, ce qui invalide de facto les possibilités de construire dans les jardins. L’aménagement devra composer avec l’existant : c’est un immense soulagement, car les travaux de démolition, comme de construction, sont nuisibles aux jardins.
Les locaux pour les personnels de la DEVE ou de la SETE devront trouver place dans les bâtiments actuels, de même que des sanitaires en nombre suffisant pour permettre un accueil digne des millions de visiteurs. Les bagageries et commerces divers (dont l’emprise devait doubler) ont été jugés non pertinents.
Au-delà de la préservation des arbres et du jardin, les associations ont insisté sur la mise en valeur du patrimoine de jardin Belle Epoque si longtemps laissé à l’abandon, sur les risques de dénaturation de la grotte romantique par un snack, flanqué de deux gros kiosques, sur la multiplication et la lourdeur des structures commerciales altérant le paysage, en contradiction avec les attentes des visiteurs. Le mur de sécurité a lui aussi été largement fustigé, puisqu’au lieu de sécuriser les visiteurs, il les expose de façon majeure au risque terroriste. Ce mur interdit la déambulation aux pieds de la tour et dans ses jardins anglais, pourtant soigneusement préservés par Gustave Eiffel lors de la construction de la Dame de Fer.
Le stade Emile Anthoine ne subira pas non plus de construction en son sein, ni d’abattage de sa haie de charmes.
La Ville - voulant rapidement mener à bien des travaux de désamiantage sur les bâtiments du CIDJ, à proximité du stade Emile Anthoine - ne souhaite cependant pas retirer les permis de construire, dont la modification est à l’étude.
Les associations jugent par conséquent indispensable de maintenir leurs recours dont le dépôt est prévu d’ici le 8 juin. Ces actions en justice visent les permis des abords de la Tour Eiffel, du Stade Emile Anthoine et de la zone Branly-Iena-Varsovie.
Les associations se réjouissent de ce début de dialogue, une prochaine réunion d’étape étant prévue début juillet.
Le principe d’un entretien soigné et de solutions à trouver au sein des bâtiments existants - en utilisant au maximum les locaux libérés du CIDJ - dans un climat de confiance, d’intelligence et de dialogue ouvre la porte à l’espoir pour une nouvelle politique en faveur du patrimoine et de l’environnement à Paris.