Nous avons eu l’agréable surprise de découvrir la question posée au Gouvernement par la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet le 29 décembre dernier. Le ministère de la Culture est en effet sourd à nos demandes, notre courrier du 15 novembre 2022 n’ayant reçu aucune réponse (voir ci-dessous).
Question écrite n° 04617 de Madame Nathalie Goulet (Orne - UC) publiée dans le JO Sénat du 29/12/2022 - page 6755.
Mme Nathalie Goulet interroge Mme la ministre de la culture sur le bradage du mobilier national du château de Grignon.
Une console prétendument expertisée « de style », c’est-à-dire pas « d’époque », estimée à 40 euros, vendue pour guère cinq fois plus. Elle s’est révélée dater de 1780 et est partie à Drouot en novembre pour 13 000 euros.
Vingt chaises estampillées d’un menuisier fournisseur de la cour de Louis XVI, estimées à 170 euros le lot par l’État, adjugées 6 240 euros. Elles sont en réalité estimées aujourd’hui par les experts — on aurait envie de dire par les vrais professionnels — entre 300 000 et 500 000 euros !
Alors que la loi oblige les ministères concernés (culture et agriculture) à soumettre les biens susceptibles d’être vendus au service des domaines, ce dernier n’a pas été informé.
Or, la mission du Mobilier national est justement de protéger le patrimoine mobilier. Celui-ci n’était même pas au courant.
L’association Sites et monuments a écrit aux deux ministères concernés, ainsi qu’à Bercy, insistant sur le fait que certains des lots, notamment un ensemble prestigieux, sont déjà partis en Grande-Bretagne.
Elle souhaite donc savoir si les ministres concernés ont l’intention d’engager une enquête sur les conditions scandaleuses de session du mobilier national appartenant au château de Grignon et de faire annuler les ventes, et si les ministres comptent prendre des mesures pour éviter qu’une telle gabegie ne se reproduise et des sanctions contre les responsables quand ils seront identifiés.
En attente de réponse du Ministère de la culture.
Consulter le texte de la question sur le site du Sénat
Lire notre lettre aux ministres de l’Agriculture, des Finances et de la Culture du 15 novembre 2022
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