Située sur le front de mer des Sables d’Olonne, la villa Mirasol vient de faire l’objet d’une restauration de sa façade en pierre de taille. Cet immeuble de villégiature, dont les façades et toitures sur rue furent inscrites par arrêté le 29 octobre 1975 à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, est composé de quatre bâtiments mitoyens. Mirasol, œuvre de l’architecte Maurice Durand, est un fleuron de l’architecture balnéaire des Sables d’Olonne.
Une surélévation inacceptable d’un monument historique
Le 10 juin 2022, le démontage des échafaudages de la restauration de la façade a révélé la présence d’une construction neuve sur la terrasse de Mirasol.
Ce que les habitants et les touristes prenaient pour la silhouette d’une cabane de chantier provisoire est en fait une adjonction sur la terrasse supérieure.
Par son emplacement, son volume, sa hauteur, son emprise sur la terrasse, son absence de qualité architecturale, son absence d’insertion au cœur de l’immeuble de villégiature auquel elle appartient, sa très forte visibilité depuis l’espace public, notamment depuis le Remblai, la plage, la place Foch, la rue Travot et la rue des Corderies, cette construction neuve forme une excroissance inesthétique qui défigure totalement ce monument historique. Tout ceci pour une salle de réunion ou un espace événementiel (agrémenté de la terrasse) qui serait loué à des entreprises, selon France Bleu Loire Océan.
Une autorisation de la DRAC et de l’ABF qui posent question
Selon la DRAC des Pays de la Loire, le projet consistait en l’adjonction d’une pièce supplémentaire, le travail de ses Services ayant consisté à faire en sorte que cette adjonction ne soit pas plus visible de l’espace public que l’existant.
Manifestement, c’est raté ! L’existant occupant tout le fond de la terrasse, toute adjonction en surépaisseur, vers la rue, ne pouvait qu’être terriblement visible depuis l’espace public, comme le démontre la photo. La demande de permis aurait donc du être refusée.
Par ailleurs, lors d’une expertise diligentée par la mairie, le 13 juin dernier, il a été constaté que cette construction neuve n’était pas conforme au permis, les dimensions du volume construit étant supérieures notamment en hauteur (de 40 cm tout de même).
Cependant, la réduire aux dimensions du permis accordé ne changerait rien. Elle resterait très fortement visible depuis l’espace public et continuerait à défigurer ce monument historique.
En conséquence, nous demandons l’annulation du permis accordé, le refus de tout permis rectificatif et la démolition de cette excroissance particulièrement malvenue.
Louise Robin et Michel Brossard, présidente et vice-président de l’Association Apropo les Sables d’Olonne