À Autun en Saône-et-Loire, l’hôtel Saint-Louis est fermé depuis 2012. Cet ancien relais de diligence, situé 6, rue de l’Arbalète est dans un état d’abandon préoccupant, et suscite depuis plusieurs semaines l’émotion des amateurs d’art napoléonien et des défenseurs du patrimoine.
La société Chez France Hôtels, qui en est propriétaire depuis 2019, a mis le bâtiment en vente via une agence immobilière, et des menaces pèsent plus précisément sur une des chambres, celle qui a accueilli Napoléon en 1802 puis en 1815.
Cette chambre recèle toujours quelques magnifiques pièces de mobilier en acajou, notamment deux lits, une table ronde, une armoire et une banquette.
Selon Nicolas Bousser, directeur de la rédaction du site Coupe-Fil Art, la société a souhaité vendre la chambre en pièces détachées et ainsi se défaire des boiseries et du mobilier. Un message opportunément posté sur Twitter a finalement dissuadé un marchand de prendre possession de ces éléments de décor.
Alors que le bâtiment et ses éléments d’architecture intérieure sont protégés par le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), il n’en est pas de même pour le mobilier. Aussi notre président a-t-il interpellé le maire de la ville, M. Vincent Chauvet, qui n’a pas tardé à adresser un courrier au président-directeur général de la société "Chez France Hôtels" afin de lui rappeler ses obligations en matière de préservation des décors intérieurs et s’opposer au principe de la vente du mobilier, opération qui constituerait une « faute morale ».
Informant l’architecte des bâtiments de France et le procureur de la République, le maire a en outre sollicité de la direction régionale des affaires culturelles une instance de classement pour une durée d’un an, et engagé une procédure de mise en sécurité du bâtiment tout en affirmant sa volonté d’accompagner tout investisseur disposé à réaliser la réhabilitation de l’hôtel.
Courrier adressé par Monsieur Vincent Chauvet - Maire d’Autun à Monsieur Dominique Lens, PDG de Chez France Hôtel
Voir l’article de CoupeFilArt