Après avoir qualifié l’instance de classement de la caserne Gudin de "non-sens", puis protesté avec virulence contre son inscription puis son classement au titre des monuments historiques le 20 juillet 2022, le maire de Montargis salue, dans La République du Centre du 29 septembre 2022, "un beau projet, bien pensé et harmonieux", désormais confié à la "division Patrimoine et valorisation de Nexity". L’élu précise qu’il sera "autofinancé par les aides fiscales accordées aux monuments historiques".
C’est précisément ce que nous suggérions dans notre demande de placement sous instance de classement du 15 mars 2021 : "Une protection au titre des monuments historiques permettrait, en outre, d’envisager un autre modèle économique que celui de la démolition-reconstruction et à des promoteurs spécialisés d’intervenir. Autant nous sommes hostiles à la vente à la découpe défiscalisée de châteaux ou d’hôtels particuliers, autant celle de vastes bâtiments militaires désaffectés est à encourager."
La même protection a en revanche été malheureusement refusée - après coup (la démolition date de juin 2021) - à la superbe caserne Miribel de Verdun, pour des raisons assez fallacieuses :
Ainsi, le classement au titre des monuments historiques ne devrait pas être redouté, mais demandé par les maires de concert avec les associations pour un changement d’usage réussi des bâtiments patrimoniaux collectifs de leurs communes.
Ce revirement municipal évoque beaucoup celui consécutif au classement, après placement sous instance, de la maison Berweiller en février 2022. Le maire de Sierck-les-Bains (Moselle), qui a su évoluer, faisait de la démolition de ce beau monument du XVIIe siècle une question de principe...
Julien Lacaze, président de Sites & Monuments