D’imperceptibles mouvements d’ailes de grèbes huppés, de milouins, de foulques-macroules, de faucons hobereaux ont salué la nouvelle du côté de l’observatoire de l’étang aux Grèbes, dans la commune limitrophe de Gueltas, à 500 mètres du funeste projet de Valorem.
De même, du côté des chênaies et des pinèdes de la forêt de Branguily, vestige de l’antique et légendaire forêt de Brécilien (Brocéliande) qui s’étend sur 450 hectares.
A 2 km à peine, au centre du bourg de Noyal, sur l’église du XVe siècle protégée par les Monuments Historiques, les gargouilles et l’Ankou se sont apaisés : les épouvantails de Penprat ne viendront pas déshonorer le ciel noyalais !
Plus loin, sur le site classé de la chapelle Sainte Noyale, également protégée au titre des monuments historiques, un sourire s’est esquissé sur un des visages de pierre.
En effet, in extremis, les élus de la commission « Agriculture, Environnement et Patrimoine » de Noyal-Pontivy, venaient de les tirer d’un très mauvais pas.
Car c’était bien imprudemment que le maire, en juillet 2014, avait autorisé deux sociétés : P & T technologie et Valorem, à rencontrer les propriétaires et exploitants de la commune pour implanter 3 à 5 machines dans le vallon de la Belle Chère. La plus diligente, Valorem, avait empoché des promesses de bail durant l’été.
Mais la commission veillait. Après un sérieux travail de terrain, elle a demandé au conseil municipal réuni le 19 janvier 2015 d’écarter le projet. Le réquisitoire d’un élu (en pièce jointe) approuvé par l’adjoint à l’Agriculture, à l’Environnement et au Patrimoine emporta l’adhésion. Le projet Valorem fut repoussé par 21 voix contre 5, dont celle du maire. Allocution d’Alain Sandret élu du Conseil municipal de Noyal-Pontivy du 19 janvier 2015
Tout comme la SPPEF, les élus noyalais ont fait savoir que « nos paysages ne sont pas à vendre » !
De quoi contenter les associations de tout le département fortement mobilisées, même si quelques élus ont pris soin de préciser que « les opposants n’ont compté pour rien dans leur décision ». Petit coup de griffe final que nous leur pardonnerons volontiers car l’objectif est atteint.
Anne-Marie Robic, déléguée de la SPPEF pour le Morbihan