En réponse à la requête du 2 mai 2012 des Amis du patrimoine de Bieuzy (APB), association adhérente de la SPPEF, le Tribunal administratif de Rennes a rendu son jugement le 28 mars 2014
Le tribunal a considéré que : "La délibération du 1er décembre 2011 du conseil municipal de la commune de Bieuzy-les-Eaux approuvant le plan local d’urbanisme de la commune est annulée, d’une part, en tant que le règlement dudit plan n’inclut pas de mesures de protection au bénéfice de la chapelle Saint-Samson, du presbytère et de la "maison aux coquilles", et d’autre part, en tant que le plan des servitudes d’utilité publique figurant en annexe n’intègre pas la double protection dont bénéficie le château de Rimaison au titre de la législation sur les monuments historiques."
Le PLU est donc partiellement annulé. En effet, alors que celui-ci se fixait comme objectif d’« identifier, préserver et valoriser le patrimoine local », la plus belle maison du bourg, « la maison aux coquilles » (Illustrations 1 et 2) ne bénéficiait d’aucune protection ! Datant de la fin du XVIe siècle, ses lucarnes à frontons sont ornées de ces fameuses coquilles, qui et portent le blason des seigneurs de Rimaison.
On notait la même absence de protection pour le presbytère (Illustration 3), construction remarquable du XVIIe siècle, en pierre de taille de granite, avec escalier du même matériau dans une tour hors-œuvre carrée.
Même constat pour la jolie chapelle Saint-Samson (Illustration 4), datant du XVIe siècle, également en pierre de taille de granite et portant, à l’instar de la maison aux coquilles, le blason des Rimaison. On remarquera, derrière la chapelle, la présence d’un if centenaire.
De plus, à la grande satisfaction des Amis, le tribunal a condamné l’absence de référence à la double protection des monuments historiques dont bénéficient les ruines du château de Rimaison (Illustration 5), comme en atteste la base Mérimée. On prétendait souvent pourtant que seul le vestibule du château était protégé par un arrêté de classement de 1958. Il n’en était rien, le tribunal reconnaissant la validité d’un arrêté de 1925 inscrivant à l’inventaire supplémentaire l’ensemble des ruines du château.
Il y a là de quoi asseoir le prochain combat des Amis du patrimoine de Bieuzy pour la restauration des pauvres murailles de Rimaison, livrées à l’abandon et aux vandales, dont certains, puisant des matériaux dans les ruines, ont bénéficié d’aides publiques pour des réemplois en dehors de la commune...
Anne-Marie Robic, présidente des Amis du patrimoine de Bieuzy, déléguée de la SPPEF pour le Morbihan
Pontivy, le 8 avril 2014