Les vallées du Son, de la Sonnette, du Son-Sonnette et des Bourgons forment un paysage dont l’intérêt est reconnu, au cœur du pays de « Petites Vallées », dans le nord de la Charente. Depuis 2014, EDF-EN développe, contre l’avis de la majorité des habitants du secteur, un projet de 4 éoliennes de 180 m de haut sur la commune de Cellefrouin.
Cette nouvelle centrale éolienne s’ajouterait aux 8 éoliennes déjà en service à 2,5 km au sud de ce projet. Elle créerait alors un effet d’encerclement des zones habitées, de saturation en éoliennes de ces paysages naturels et urbains. Enfin, elle porterait gravement atteinte à la biodiversité (avifaune et chiroptères).
La préfète de Charente a d’ailleurs signé, en août 2019, un arrêté préfectoral refusant ce projet éolien. Le promoteur éolien a néanmoins déposé en octobre 2019 un recours contre le refus de la préfète auprès de la cour administrative d’appel de Bordeaux. L’association Sonnette d’Alarme se bat depuis 5 ans pour défendre ces paysages naturels et architecturaux, cet environnement, cette biodiversité remarquable et le cadre de vie des habitants. Sonnette d’Alarme a décidé d’agir en justice pour défendre l’arrêté préfectoral refusant ce projet éolien.
Les vallées du Son-Sonnette, du Son, de la Sonnette et des Bourgons : un écrin naturel reconnu pour un patrimoine architectural riche et varié
Le Pays des Petites Vallées regorge de patrimoine vernaculaire (lavoirs, moulins) et d’églises romanes remarquables. Plusieurs monuments historiques inscrits ou classés se situent à proximité de ce projet de centrale éolienne. Ainsi, à moins de 2 km, se trouvent les églises de Cellefrouin, classée monument historique (voir ici) depuis 1907 et celle de Ventouse, inscrite au titre des monuments historiques (voir ici), tout comme le château de Bourgon (voir ici), situé à Valence. La lanterne des morts de Cellefrouin, classée au titre des monuments historiques (voir ici) depuis 1889, est l’une des plus représentative de son modèle : elle se dresse depuis plus de 800 ans à l’est de ce projet éolien.
Ces monuments et les paysages naturels des vallées qui les entourent sont au cœur des efforts de mise en valeur du territoire conduits par les habitants, les communes et la communauté de communes.
De plus, le conseil départemental de la Charente aide depuis plusieurs mois les communes voisines du projet éolien à mettre à jour les itinéraires de petite randonnée permettant de découvrir pleinement ces paysages encore préservés. La commune de Valence a ainsi mis en valeur, en collaboration avec le propriétaire du château de Bourgon, un circuit supplémentaire de randonnée permettant d’admirer pleinement à la fois le paysage de la vallée du Son-Sonnette et ce monument.
Ces vallées, du Son, de la Sonnette, du Son-Sonnette et des Bourgons ont d’ailleurs été identifiées et définies dans sur la carte du « Portrait des Paysages de Nouvelle Aquitaine » comme « vallées principales ».
Saturation visuelle et encerclement éolien par le projet de Cellefrouin
8 éoliennes sont déjà en service depuis 2014 à 2.5 km au sud du projet de Cellefrouin.
Ces 4 nouvelles éoliennes de 180 m de haut viendraient créer un effet de saturation visuelle des paysages en éoliennes et d’encerclement de plusieurs lieux de vie. Elles contribueraient au renforcement de l’occupation de l’horizon.
L’Architecte des Bâtiments de France de La Charente relève dans son avis que « l’effet cumulé des parcs éoliens en projet sur Cellefrouin avec les éoliennes existantes et le phénomène de saturation et d’encerclement contribuera à banaliser ces lieux emblématiques. Privés de leurs perspectives monumentales, cet héritage vivant verra à terme sa valeur patrimoniale se dégrader irrémédiablement au profit d’un environnement post-industriel répondant aux opportunités du moment ».
Les éoliennes industrielles de Cellefrouin seraient fortement visibles ou en covisibilité depuis l’ensemble de ces monuments historiques et de ces vallées remarquables.
Leur hauteur gigantesque (180 m en haut de pâles) créerait un rapport d’échelle très marqué qui écraserait les paysages et les lieux de vie proches.
Après plus de 4 années de lutte contre ce projet de centrale éolienne de Cellefrouin, l’association Sonnette d’Alarme, agit à présent en justice pour défendre les droits des habitants de ces vallées qui se sentent bafoués par le refus du promoteur de les écouter.
Le projet éolien de Cellefrouin conduit depuis 2014 par EDF-EN n’a reçu quasiment aucun soutien de la population locale et la plupart des avis transmis par les différentes collectivités et commission lui ont été défavorables :
– avis défavorable de la majorité des communes situées dans un rayon de 6 km autour du projet éolien de Cellefrouin ;
– abstention de la communauté de communes Cœur de Charente ;
– avis défavorable de la majorité des participants à l’enquête publique ;
– avis défavorable du commissaire enquêteur ;
– avis défavorable de la commission départementale nature paysage et sites (CDNPS).
Prenant en compte ces différents avis, la préfète de Charente a signé en août 2019 un arrêté préfectoral refusant la demande d’autorisation déposée par EDF-EN pour ce projet de centrale éolienne à Cellefrouin.
Cependant, le promoteur EDF-EN a déposé début octobre 2019 un recours contre la décision de refus de la préfète auprès de la cour administrative d’appel de Bordeaux.
L’association Sonnette d’Alarme, soutenue par Sites & Monuments, a donc décidé de mandater un avocat afin d’intervenir volontairement auprès de cette juridiction et de défendre l’arrêté préfectoral contre le recours du promoteur éolien.
Nicolas de Lafond, délégué de Sites & Monuments pour le nord Charente
Association Sonnette d’Alarme, adhérente de Sites & Monuments