Il existe, au 11 boulevard du Montparnasse à Paris, un bel immeuble édifié en 1930 par Michel Roux-Spitz (1888-1957), premier grand prix de Rome et maître incontesté de l’Art Déco. L’édifice appartient à une série de quatre immeubles à bow-windows à trois pans, dite "Série blanche", en référence au parement de pierre calcaire qui les habille. Leur prototype, rue Guynemer, est inscrit au titre des monuments historiques.
D’élégantes fenêtres à guillotine en acier peint en noir contrastaient avec la blancheur des façades. Le 11 boulevard du Montparnasse avait, jusqu’à aujourd’hui, conservé ces fermetures originales au rez-de-chaussée, partie la plus visible de l’immeuble, voisinant avec la signature de l’architecte en lettres de bronze et permettant d’imaginer l’aspect original de l’édifice.
Les normes et incitations diverses en faveur de l’isolation des logements ont sans doute contribué à faire disparaître ce dernier vestige, remplacé par une fenêtre en aluminium clair aux montants particulièrement massifs. La façade, destructurée, en est presque devenue banale...
Loin de ne concerner que les croisées anciennes, la question de la préservation des éléments de fermeture des immeubles vaut pour toutes les époques et notamment le XXe siècle. Ce constat a incité la SPPEF à créer un prix de conservation du second œuvre afin de sensibiliser et d’inciter à la préservation de ce patrimoine particulièrement malmené (pour en savoir plus).
Julien Lacaze, vice-président de la SPPEF