Les travaux de démolition sont prêts à démarrer ce lundi 25 mai !
Vendredi 22 et samedi 23 mai, une clôture de chantier a été érigée et deux pelleteuses, dont l’une outillée d’un brise-roche hydraulique (gros marteau-piqueur pour démolir le béton), sont arrivées.
Après des travaux de désamiantage durant le confinement, ce pont de mai est propice aux menées du promoteur. À ce jour, il souhaite imposer la construction d’un fast-food doté d’un drive en détruisant la loge du gardien et l’accueil. Seule la structure métallique du bâtiment des bassins semblerait épargnée, mais défigurée par quatre façades en bardage afin d’y loger une brasserie dénommée « Au Bureau ».
Le permis pour démolir l’ensemble des 3 bâtiments de la piscine a été délivré le 29 mars 2019. Celui-ci a fait l’objet d’un recours déposé le 31 mai 2019 par l’association Domiciladoré, épaulée par Sites & Monuments, au tribunal d’Amiens, dans le délai de deux mois (voir ici). Or, l’autorisation n’est définitive qu’en l’absence de recours ou de retrait et est délivrée sous réserve du droit des tiers (article A. 424-8 du code de l’urbanisme). L’affaire n’a pas encore été jugée et aucune date n’est fixée par le tribunal dans l’attente de la réponse de l’avocat du promoteur à nos arguments. Le promoteur s’expose à devoir rétablir les lieux dans leur état d’origine si le permis était annulé.
De plus, le permis ne correspond plus au projet du promoteur et du maire qui ont expliqué dans la presse locale vouloir conserver la charpente du bâtiment des bassins. Mais la conservation de l’un des bâtiments existants, en plus de la construction de deux autres, le tout à usage de commerces, ne semble pas réaliste en raison du manque de surface de stationnement. D’où nos craintes pour le bâtiment principal.
La loge du gardien, qui a été désamiantée, pourra tomber en quelques heures. L’accueil, qui abrite encore quelques gros sacs de déchets amiantés à évacuer, pourra être démoli dans la foulée. Un bel ensemble patrimonial du XXe siècle, qu’il aurait été excellent de réhabiliter et de reconvertir selon le remarquable projet de l’association Domisiladoré (voir ci-dessous), pourrait ainsi disparaître.
Anne de Cherisey, déléguée de Sites & Monuments pour les Hauts-de-France
Projet de reconversion de la piscine porté par l’association domisiladoré