Extension de Roland-Garros : la FFT se défend d’avoir violé la suspension des travaux
AFP / Paris (France) / 10 octobre 2016 / 19:24
La Fédération française de tennis (FFT), accusée lundi par des associations de défense du patrimoine d’avoir repris des travaux d’extension de Roland-Garros sur le site classé des Serres d’Auteuil malgré la suspension ordonnée jeudi par la justice, s’est ensuite défendue en évoquant une simple "mise en sécurité" du chantier.
Une nouvelle décision de justice concernant la poursuite ou non des travaux est attendue cette semaine, a-t-on appris auprès des parties.
"Un huissier a constaté que les travaux d’aménagement avaient repris : la pelleteuse a creusé une énorme tranchée de 3 mètres de profondeur", a déclaré à l’AFP le président de l’association Vieilles Maisons Françaises (VMF), Philippe Toussaint. "La FFT n’a pas respecté l’ordonnance", a-t-il précisé.
En réponse, la FFT a assuré qu’elle n’avait "pas recommencé les travaux" mais mis "en sécurité le chantier".
"On enlève des gravats, de l’amiante que l’on ne pouvait pas laisser à l’air libre. La pelleteuse qu’ils ont prise en photo était là pour enlever les gravats", a indiqué à l’AFP Jérémy Botton, directeur général de la FFT. "Le référé en rétractation devrait avoir lieu dans la semaine. On est confiant".
Une autre association de défense du patrimoine, la SPPEF, a tweeté de son côté : "Mépris du droit. Il y a 1h, vidéo des travaux continués par la FFT en violation de l’ordonnance du TGI".
Pour Philippe Zagury, l’avocat des héritiers de Jean-Camille Formigé (1845-1926), l’architecte-paysagiste emblématique de Paris créateur du Jardin des Serres d’Auteuil, il y a bien "violation de la requête : l’ordonnance qui a été accordée jeudi (par le tribunal de grande instance, ndlr) interdit les travaux".
"La fédération a choisi d’être dans l’illégalité pure, elle a choisi de passer en force", estime-t-il. Il s’agit de "créer une situation de fait irréversible".
Il y a une semaine, le Conseil d’État avait donné un feu vert aux travaux en annulant la suspension du permis de construire pour l’extension du stade vers le site classé du Jardin botanique des Serres d’Auteuil.
Dans la foulée, la FFT avait commencé à abattre des arbres rares et à démolir des serres, reprenant les travaux interrompus pendant six mois dans les Serres où elle prévoit de construire un court de 5.000 places aux abords immédiats des Serres historiques.
L’Icomos, conseil de l’Unesco qui oeuvre à la conservation des monuments et des sites historiques dans le monde, avait appelé en 2011 la Mairie de Paris et la FFT à abandonner le projet.
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