La Provence du 23 juin 2024 - Marseille : des arbres, certains centenaires, abattus pour édifier le collège Defferre

La Provence - Marseille n° 24240623 du 23 juin 2024

 

Un pin centenaire a été abattu vendredi 21 juin sur l’ancien site de la caserne d’Aurelle qui accueillera le futur collège Gaston-Defferre (7e). Photo DR.

Malgré l’alerte citoyenne, des arbres, certains centenaires, ont été abattus depuis jeudi, sur l’ancienne caserne d’Aurelle où le collège Gaston-Defferre sera construit.

En voyant l’arbre s’écrouler, elle n’a pas pu retenir ses larmes. Malgré les cris d’alerte de tout le voisinage au balcon, malgré deux jours à multiplier les coups de fil, auprès de la Ville et du Département, vendredi matin, Sandrine Rolengo, déléguée de l’association Sites & Monuments, n’a pu qu’assister, impuissante, à l’abattage d’un pin centenaire situé sur le terrain de l’ancienne caserne d’Aurelle (7e).

Un budget de 39 millions d’euros

C’est ici que le Département reconstruit le collège Gaston Defferre pour un montant de 39 millions d’euros. "D’une capacité d’accueil de 720 élèves, le nouvel établissement sera exemplaire sur le plan environnemental", assure la collectivité.

Qui précise que l’abattage d’un certain nombre d’arbres a été rendu nécessaires par leur mauvais état : "Lors des études phytosanitaires liées à la végétation existante du site, le rapport Fredon a mis en évidence l’existence d’un platane atteint par le chancre coloré. Dans le respect des directives définies par arrêté ministériel, la Ville de Marseille a abattu le sujet contaminé ainsi que les deux autres sujets potentiellement atteints en 2021."

En outre les études préparatoires ont mis en évidence que "quatre platanes sur cinq (existant sur le terrain après l’abattage par la Ville en 2021) étaient également en mauvais état sanitaire". Le sujet en bon état est conservé. Le Département explique que "la cour (ancienne place d’armes) sera plantée par seize marronniers rouges de grande taille en remplacement des quatre platanes abattus."

Mais ça n’est pas tout : "les quatre pins bordant la rue Ernest-Duchesne mettant en péril le mur d’enceinte protégé, ils sont aussi abattus conformément au permis de construire et remplacés par sept tilleuls de grande taille." Ce sont ces abattages qui ont mis en colère Sandrine Rolengo. "Que des arbres malades soient abattus, pas de problème. Mais qu’on s’attaque à un pin centenaire sain simplement parce qu’il est situé sur un espace où il est prévu d’aménager un local pour les déchets, c’est aberrant ! On parle de l’urgence du réchauffement climatique, et on n’est pas capable de modifier les plans du permis délivré en 2022 par la Ville pour préserver cet arbre ? Un tilleul ne le remplacera jamais !"

"2 000 petites plantations"

Pourtant le Département insiste : "la végétalisation des cours des établissements scolaires est une priorité" et précise qu’outre les seize marronniers et sept tilleuls, un chêne vert et un cerisier verront le jour au collège, à proximité de "2 000 petites plantations de type méditerranéennes plantées sur une surface de 2 000 m² de pleine terre." Suffisant pour compenser l’ombre disparue du pin ?

Laurence Mildonian

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