Certains esprits agiles ont constaté que les monuments historiques comportent généralement peu d’étages et que le volume d’air qui les surplombe pourrait devenir un terrain à construire peu coûteux !
Ainsi, la ville de Clichy est propriétaire depuis 1936 d’un monument historique mondialement reconnu, la maison du peuple, à la fois marché, salle de spectacle et bureaux. La maison du peuple de Clichy est le plus ancien exemple de bâtiment modulable construit en charpente métallique et fermé par des murs rideaux à parois minces ou vitrées. La souplesse d’usage était obtenue par un plancher mobile permettant de multiples configurations et par des cloisons mobiles et un toit escamotable.
Les architectes Eugène Beaudoin, Marcel Lods, l’ingénieur Vladimir Bodiansky et les ateliers Jean Prouvé avaient réalisé un édifice totalement novateur dont l’importance pour l’histoire de l’architecture a été reconnue par son classement parmi les monuments historiques en 1983 (voir ici).
Cet édifice majeur a été retenu par la Métropole du Grand Paris parmi les édifices soumis à un concours d’idées et l’idée retenue a consisté à surélever la modeste maison du peuple par une tour de 96 mètres de haut (35 étages !) comportant un hôtel, des bureaux et des logements de luxe !
Evidemment, toute une partie du monument historique se trouverait amputée pour laisser place aux ascenseurs, escaliers et services indispensables au nouvel édifice.
Curieusement, le Centre Pompidou a apporté sa caution au projet, dans lequel il disposerait d’un espace d’exposition ! On imaginait que la mission du Centre Pompidou consistait plutôt à défendre la beauté et le respect des œuvres. Le Centre Pompidou accepterait-il d’être ainsi surélevé ?
Il va de soi qu’un édifice d’un aussi grand intérêt et protégé par la plus haute protection de la Loi Française ne peut pas être modifié ni transformé.
Le ministère de la Culture doit maintenant remplir sa mission de protection de notre patrimoine.
Jean-Louis Hannebert, groupe Paris de Sites & Monuments
Le dossier de l’enquête publique a été mis en ligne. Vos observations peuvent être déposées jusqu’au 4 mai 2018 sur le site internet suivant :