Le mobilier urbain n’est pas un détail et participe de la physionomie d’une ville. Celui de Paris (bancs publics, colonne Morris, Kiosques, lampadaires...), unitaire dans sa conception, est justement fameux. Les bancs parisiens ont ainsi été créés par l’architecte G. Davioud (1823-1881), alors placé sous la houlette de l’ingénieur J.-C.-A. Alphand (1817-1891), chef du Service des promenades et plantations (lire ici). Ce mobilier a été prolongé, avec bonheur, par des abribus conçus par le britannique Norman Foster, aussi élégants qu’architecturés.
Place de l’Ecole Militaire (avant) :
Or, nous n’avons pu que constater, en face du siège de la SPPEF, la disparition injustifiée d’un banc apprécié des passants. Les sièges en plastic blanc qui lui succèdent sont à la fois d’une grande laideur (ils découlent du design "mou" des nouveaux abribus), peu commodes (dépourvus de dossier), individualistes dans leur conception, voire dirigés contre ceux qui, faute de mieux, s’y allongeaient. Ils sont en outre probablement couteux...
Place de l’Ecole Militaire (après) :
Comme le montrent ces images, la municipalité n’a pas dit toute la vérité lorsqu’elle a assuré au journal Le Parisien "que ce nouveau mobilier urbain ne remplacera pas les bancs publics traditionnels" ! Si cette atteinte à Paris est moins grave que la construction, rue de Rivoli, de 75 mètres de mur en verre sérigraphié (voir ici), elle relève du même esprit : changer pour changer dans un esprit de rupture systématique et toute publicitaire. C’est ainsi une double peine qui frappe la capitale : perdre son patrimoine et son excellence créatrice.
Détail des nouveaux "bancs" :
Julien Lacaze, vice-président de la SPPEF