Le point commun entre le Mont-Saint-Michel, la Dune du Pilat, les Gorges de l’Ardèche, le massif du Mont-Blanc, les bois de Boulogne et de Vincennes, le Val de Loire, le canal du Midi, la plaine de Versailles ou les calanques de Marseille ? Ce sont quelques-uns des 2700 sites classés de France qu’un décret du Gouvernement risque de mettre en grave danger !
Si nous ne faisons rien avant le 10 juin, fin de la consultation publique sur le décret, tout pourrait un jour être compromis : les ballades en famille dans un calme absolu, les moments au Mont-Saint-Michel dans un site paradisiaque, les calanques de Marseille refuge de la biodiversité. Bref, la perte d’un legs précieux reçu des générations passées.
En effet, depuis plus d’un siècle, une politique nationale des sites classés a permis la protection et la transmission de nos paysages remarquables, patrimoine exceptionnel couvrant aujourd’hui seulement 2 % de notre territoire.
Bien commun de toute la Nation, reconnus pour nombre d’entre eux par l’UNESCO, ces paysages contribuent à l’image, à l’attractivité et à la renommée internationale de la France. En outre, les sites classés, en permettant un contrôle des projets d’aménagement, contribuent de façon notable à lutter contre l’artificialisation des sols, à la protection et à la reconquête de la biodiversité et notamment à la préservation des habitats et des espèces en zone « Natura 2000 ».
Ces sites, victimes de leur grande qualité, sont soumis à une forte pression urbaine, au développement des équipements touristiques et de loisirs, aux projets des promoteurs... Afin de résister à cette pression croissante, ils bénéficient aujourd’hui du contrôle direct du ministre de l’Écologie, aidé par un bureau des Sites, des inspecteurs des sites et les Architectes des bâtiments de France.
Sous couvert de simplification et de proximité, le Gouvernement entend mettre fin de manière précipitée à cette politique nationale en confiant aux seuls préfets de départements l’ensemble du dispositif d’autorisation de travaux (permis de construire et permis d’aménager notamment). Pourtant, si la construction peut dynamiser nos territoires, c’est à la condition de respecter les principes du développement durable et certainement pas en dégradant nos joyaux paysagers.
La décision ministérielle, après instruction locale, est en réalité la seule garante d’un arbitrage équitable entre les enjeux locaux et nationaux, entre l’intérêt général et les intérêts particuliers.
A l’heure où le Gouvernement annonce des mesures pour la biodiversité, il prépare ainsi un projet menaçant son habitat privilégié... Imaginez, si ce projet de décret était adopté, de sublimes sites classés, comme les Calanques de Marseille, victimes du développement urbain ou le massif du Mont-Blanc dénaturé par des retenues d’eau produisant de la neige artificielle...
En tant que citoyens et citoyennes, nous ne devons pas rester les bras croisés, il faut nous mobiliser avant le 10 juin. N’abandonnons pas nos paysages remarquables à des préfets changeants, peu formés dans cette matière et tentés par un développement économique et touristique à courte vue.
Ensemble, demandons le rejet de ce projet de décret et le maintien du contrôle des sites classés, bien commun de la Nation, par le plus haut niveau de l’État.
Signez et partagez cette pétition autour de vous pour protéger les plus beaux paysages français !
Pétition soutenue par :
– l’Association des inspecteurs des sites (AIS)
– Sites & Monuments (SPPEF)
Consulter le manifeste de l’Association des inspecteurs des sites (AIS)
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