A lire également, l’excellent article de la Tribune de l’Art qui vient de paraitre : https://www.latribunedelart.com/menaces-sur-le-patrimoine-du-faubourg-saint-antoine
Voir la vidéo sur l’origine de la Cour du Bel-Air : https://www.youtube.com/watch?v=FRy7bnTQFKg
Pétition à destination de Madame la ministre de la Culture et de Monsieur le directeur régional des Affaires Culturelles (DRAC) d’Île-de-France.
Non aux démolitions cour du Bel-Air, symbole du patrimoine parisien laissé sans protection !
Non à la bétonnisation en cours des exceptionnelles caves voûtées d’arêtes (1637) des mousquetaires, uniques au faubourg Saint-Antoine !
Non à la démolition des escaliers du XIXe siècle des ébénistes-inventeurs et des premiers jeunes travailleurs d’origine juive déportés et spoliés !
Il faut protéger d’urgence le site de la cour du Bel-Air au titre des monuments historiques !
À l’image du Marais et du 7e arrondissement, il faut protéger les quartiers patrimoniaux de Paris, comme le faubourg Saint-Antoine, vieux de quatre siècles, en y créant un site patrimonial remarquable (SPR) !
Un pour tous, tous pour un !
Les associations SOS Paris, Sites & Monuments, Sauvegarde et Mise en Valeur du Paris Historique et Mémoires du Convoi 6 et des camps du Loiret appellent la ministre de la Culture, le directeur régional des Affaires culturelles d’Île-de-France à protéger de manière incontestable la cour du Bel-Air, symbole du patrimoine parisien menacé de dénaturation !
Vous êtes Parisien, Francilien, Français ou simplement attachés aux mousquetaires du roi et à leur Ville Lumière, à l’aventure des ébénistes inventeurs et à la nécessité de préserver les lieux de mémoire des travailleurs déportés du faubourg et soucieux de la préservation de notre patrimoine à travers quatre siècles…
Alors signez notre pétition et surtout relayez-la autour de vous.
Les travaux irréversibles doivent commencer prochainement, il est encore temps de faire machine arrière.
Nous préparons des actions en justice, aidez nous à les financer par un don défiscalisé, même modeste, en participant à notre cagnotte ici
Au moment où le film Les Trois Mousquetaires passe la barre des deux millions de spectateurs en France, le site où des mousquetaires logeaient à Paris chez l’habitant sur ordre de Louis XIV, possédant le célèbre « escalier des mousquetaires noirs » (1637), est bétonné et menacé par des projets de démolition.
C’est aussi un lieu de mémoire des premiers bâtisseurs des ponts de Paris, des ébénistes-inventeurs et des premiers jeunes d’origine juive déportés et spoliés sous l’occupation.
Ce site remarquable résumant quatre siècles de l’histoire de Paris est menacé d’être entièrement défiguré. Les exceptionnelles caves voûtées d’arêtes des mousquetaires du roi (1637) de l’hôtel du Bel-Air, uniques au faubourg Saint-Antoine, sont en train d’être bétonnées et murées de toutes parts faute de protection au titre des monuments historiques et d’intervention d’un architecte des bâtiments de France (ABF).
Au-dessus des caves voûtées d’arêtes des mousquetaires, bétonnées et murées de toutes parts, l’« escalier des mousquetaires noirs » (1637), dont la célébrité est attestée dès 1903 dans le « Guide pratique à travers le vieux Paris », est également laissé en péril de démolition faute de protection au titre des monuments historiques.
En face, dans l’une des dépendances du XVIIe siècle de l’hôtel du Bel-Air, un escalier bicentenaire appartenant aux « ateliers-habitations » des ébénistes inventeurs et des premiers jeunes artisans d’origine juive déportés et spoliés sous l’occupation est sur le point d’être détruit : sa démolition vient d’être votée le 13 avril 2023 par une poignée de résidents malgré la décision du préfet de région de relancer le processus de protection du site au titre des monuments historiques en le soumettant à l’examen de la prochaine commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA), en séance plénière, le 13 juin.
Sur la rue du Faubourg-Saint-Antoine (n° 58), les deux petites maisons historiques dépendantes de l’hôtel du Bel-Air, attestées en 1637, derniers témoins de la bataille du 2 juillet 1652 lors de la Fronde, sont également laissées sans protection. Elles appartiennent pourtant au même site et conservent leur caractère d’origine, leurs volumes et leurs toitures, un patrimoine singulier relevé dès le 16 novembre 1907 par la Commission du Vieux Paris.
La cour du Bel-Air, lieu de mémoire des mousquetaires et des artisans, est ainsi un véritable symbole du patrimoine de Paris laissé sans protection. La destruction du site cour du Bel-Air est possible car les dispositions patrimoniales du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Paris sont sans effet sur les intérieurs des immeubles, tandis que la municipalité se refuse à élaborer, de concert avec l’État, de nouveaux plans de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du patrimoine, comme il en existe dans les sites patrimoniaux remarquables (SPR) du Marais et du 7e arrondissement (protégeant escaliers, plafonds peints, cheminées monumentales ou boiseries).
Nous appelons le ministère de la Culture à protéger la cour du Bel-Air au titre des monuments historiques et à se préoccuper de l’extension, y compris d’office, des sites patrimoniaux remarquables (SPR) parisiens, à commencer par le faubourg Saint-Antoine, pour une protection durable de notre héritage commun !
Signez et relayez notre pétition.
Un pour tous, tous pour un ! Sauvons la cour du Bel-Air, symbole du patrimoine parisien laissé sans protection !
Vous êtes Parisien, Francilien, Français ou simplement attachés aux mousquetaires, aux premiers bâtisseurs des ponts de Paris, aux ébénistes inventeurs, à la nécessité de préserver les lieux de mémoire des premiers jeunes travailleurs d’origine juive déportés et spoliés et soucieux de la préservation des immeubles conservant précieusement quatre siècles d’histoire, alors signez notre pétition et surtout relayez-la autour de vous.
Les travaux irréversibles doivent commencer prochainement, il est encore temps de faire machine arrière.
Associations signataires
SOS Paris
Sites & Monuments
Sauvegarde et Mise en Valeur du Paris Historique
Mémoires du Convoi 6 et des camps du Loiret
Élus signataires
Clara Chassaniol, Députée de Paris
Anthony Brosse, Député du Loiret
Béatrice Lecouturier, Conseillère de Paris
Madame la Ministre de la Culture,
Monsieur le Directeur régional des Affaires Culturelles d’Île-de-France,
Nous vous demandons de protéger d’urgence au titre des monuments historiques l’Hôtel du Bel-Air et ses dépendances (1637), un site emblématique des Mousquetaires, situé aux n° 56 et n° 58 de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, à Paris, menacé par des démolitions.
Le Préfet de la région Île-de-France a décidé de soumettre ce site, à la demande de nos associations, à l’examen de la prochaine Commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CRPA), réunie en séance plénière le 13 juin, pour une protection au titre des monuments historiques.
Réunie une première fois en formation réduite, le 4 octobre, la CRPA avait refusé de protéger en faisant valoir, à tort, qu’une protection municipale suffisait. Or, comme nos associations l’ont prouvé dans leur recours auprès du préfet, seule une protection au titre des monuments historiques est à même de protéger ces intérieurs de grande valeur aujourd’hui menacés.
Interprétant ce refus de protéger au titre des monuments historiques comme un feu vert aux démolitions et passant outre la décision préfectorale de relancer la procédure de protection, une poignée de résidents viennent de voter le 13 avril une première démolition, dans l’un des bâtiments du XVIIe siècle, d’un grand escalier bicentenaire appartenant aux « ateliers-habitations » du XIXe siècle des ébénistes inventeurs des meubles basculants et des premiers jeunes d’origine juive déportés et spoliés au XXe siècle.
En même temps, les exceptionnelles caves voûtées d’arêtes des mousquetaires du roi (première moitié du XVIIe), uniques du genre au faubourg Saint-Antoine, sont elles-mêmes déjà en train d’être défigurées faute de protection au titre des monuments historiques, comme on peut le voir sur nos photos des travaux en cours.
Cette poignée de résidents est aujourd’hui décidée à s’opposer à la protection du site au titre des monuments historiques afin de permettre la démolition des escaliers historiques entièrement préservés pour bâtir des ascenseurs dans des bâtiments de seulement trois étages et vieux de quatre siècles : une aberration patrimoniale et environnementale au moment où la Ville de Paris créé un nouveau Plan Local d’Urbanisme « bioclimatique » qui se veut plus protecteur du patrimoine et de l’environnement.
C’est l’ensemble du site qui est en péril
Si ces intérieurs ne sont pas protégés d’urgence et de manière incontestable, le verrou de ce premier grand escalier des « ateliers-habitations » ayant sauté, les escaliers du XVIIe des mousquetaires du roi et le plus célèbre d’entre eux : « l’escalier des mousquetaires noirs » (1637), ainsi que des caves voûtées d’arêtes du XVIIe uniques au faubourg, pourront être à leur tour démolis ou entièrement défigurés.
Or, c’est un monument témoin de l’histoire de France sur quatre siècles qui est menacé : il conserve la mémoire des premiers bâtisseurs des ponts de Paris — l’Hôtel du Bel-Air et ses dépendances sont la demeure historique du bâtisseur du Pont Rouge (1632) de Paris, ancêtre du Pont Royal, des premiers mousquetaires — ceux du XVIIe siècle qui logeaient encore chez l’habitant, des ébénistes inventeurs des premiers meubles basculants au XIXe siècle et des premiers jeunes travailleurs d’origine juive déportés et spoliés sous l’Occupation au XIXe siècle.
Un lieu emblématique des mousquetaires laissé sans protection : un abandon inacceptable
Les mousquetaires noirs — appelés ainsi en raison de la robe de leurs chevaux — ont logé « chez l’habitant » dans les principales maisons du faubourg Saint-Antoine - dont « l’hôtel du Bel-Air et ses dépendances » sur ordre du roi Louis XIV de 1668 à 1704, dans l’attente de la construction de leur caserne de la rue de Charenton, à quelques mètres de là, en 1699-1704 : l’« Escalier des mousquetaires noirs » (1637) est aujourd’hui l’un de témoignages les plus célèbres du passage de ces hôtes dissipés et bruyants.
Un document du XVIIe siècle intitulé « Contrôle du logement du faubourg Saint-Antoine » atteste de ce qu’un « corps de logis au Bel-Air », situé entre la rue de Charenton et la rue du Faubourg-Saint-Antoine, fait bien partie au XVIIe siècle des logements des gens de guerre du faubourg Saint-Antoine. De nombreux mousquetaires ont ainsi pu loger sur place pendant plusieurs décennies.
Quatre siècles d’Histoire de France en péril
Le « Guide pratique à travers le vieux Paris » (1903) conserve ce souvenir : « Rue du Faubourg-Saint-Antoine, n° 56. cour du Bel-Air. Escalier dit des mousquetaires noirs ». Tout comme l’ouvrage « Bastille et faubourg Saint-Antoine » (1925) : « De nos jours encore, au n° 56 de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, se trouve la cour du Bel-Air avec, en l’une de ses maisons, le curieux escalier en bois dit des mousquetaires ». Et le classique « Connaissance du Vieux Paris » (1956) : « n° 56 cour du Bel-Air. Dans l’une de ses maisons, magnifique escalier en bois, dit des mousquetaires noirs ».
La « cour du Bel-Air » était aussi le seul passage permettant aux mousquetaires venant de la rue de Charenton un accès direct au faubourg Saint-Antoine, ils la fréquentaient au point d’en faire un lieu de récréation, jouant aux cartes et se disputant en pleine cour pavée. C’est pourquoi dès 1700 le Conseil du Roi autorisa l’ouverture, spécialement pour eux, d’une voie parallèle : le « passage de la Boule Blanche », allant de l’hôtel des mousquetaires, situé rue de Charenton, au faubourg Saint-Antoine.
Des groupes de touristes visitent régulièrement la « cour du Bel-Air », entretenant la flamme du souvenir des mousquetaires.
Un lieu de mémoire des ébénistes inventeurs et des jeunes déportés en danger
La mémoire menacée est aussi celle des ébénistes inventeurs des meubles basculants, brevetés et exposés à l’Exposition universelle de 1855, et des premiers jeunes travailleurs d’origine juive déportés et spoliés sous l’Occupation.
Le « Catalogue des brevets d’invention » de 1855 atteste qu’un certificat a été pris « le 16 septembre 1854 par Piat, ébéniste à Paris rue du Faubourg-Saint-Antoine n° 56 pour la première « Toilette à corps mobile système Piat » et vante l’invention de la première table basculante par « Ramondenc et Piret » dans leurs ateliers du 56 rue du Faubourg Saint-Antoine : des « tables se renversant pour passer dans les portes », inventions présentées à « l’Exposition Universelle de 1855 ».
C’est aussi la mémoire de Charles Wizen, 15 ans et de son ami Abraham Grabina, 19 ans — pris lors de la première rafle, dite du « billet vert », le 14 mai 1941, qui est en danger. Ils ont vécu, joué et travaillé dans les « ateliers-habitations » donnant sur cette « cour des mousquetaires ». Tout comme la mémoire du père d’Abraham, Mendel Grabina, 40 ans.
« Abraham Grabina et Charles Wizen étaient deux amis d’enfance, ils ont grandi dans le même immeuble », écrit l’association « Mémoires du convoi 6 et des camps du Loiret », qui soutient notre effort pour préserver ce lieu de mémoire. Charles, Abraham et Mendel ont tous trois été déportés sans retour vers les camps de la mort et leurs biens ont été spoliés. Leur lieu de mémoire doit être respecté et préservé intact pour les générations futures.
« Ces ateliers-habitations, remarquables du point de vue de l’histoire et de l’art, et notamment leurs escaliers du XVIIe et XIXe siècles, véritables vecteurs de mémoire aujourd’hui menacés de démolition faute de protection, ont été les témoins sous l’occupation de la disparition de plusieurs familles qui vivaient et travaillaient « Cour du Bel-Air » et ont été déportées sans retour et spoliées », a écrit au préfet le président de l’association Mémoires du Convoi 6 et des Camps du Loiret, Alexandre Borycki. « Notre association a été touchée par cette lutte pour la sauvegarde et le classement de la Cour du Bel Air et lui apporte tout son soutien ».
Soutien de la Ville de Paris
« Vous pouvez compter sur notre vigilance sur l’instruction de l’autorisation d’urbanisme. Il est évident que tout élément contraire aux orientations choisies entraînerait un blocage », nous a écrit le Premier adjoint à la Maire de Paris, Emmanuel Grégoire, en référence à la décision attendue de la CRPA le 13 juin. De son côté, le maire du 11e arrondissement de Paris, François Vauglin, nous a fait part de son total soutien, nous écrivant : « Merci pour votre détermination ! » Un pour tous, tous pour un ! Sauvons la « cour du Bel Air », symbole du patrimoine parisien laissé sans protection !
Lien pour signer la pétition
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