Les deux dossiers retenus par le jury de cette 8ème édition démontrent, chacun dans leur contexte, l’importance de préserver le caractère d’un bâtiment en conservant et restaurant ses éléments de second œuvre. Les dossiers lauréats présentent tous deux une restauration avec conservation optimale d’éléments anciens et mettent en évidence une même volonté de faire revivre un patrimoine, en retrouvant les techniques de sa réalisation et en assurant sa transmission aux générations futures dans toute son intégrité : une municipalité ayant mis en œuvre la restauration d’un portail menuisé du XVIIe siècle devenu invisible dans son cadre urbain, permettant la requalification de l’édifice et de son environnement ; une association ayant remis en valeur un édifice fin XIXe siècle en sauvegardant son décor d’un style et d’une facture encore trop souvent mésestimés. Deux réalisations exemplaires.
La porte de la chapelle des Ursulines à Angers (Maine-et-Loire)
Jusqu‘en 2021, la porte d’accès à l’ancienne chapelle des Ursulines, dans le centre d’Angers, avait triste allure malgré ses dimensions imposantes et sa position « dominante » en haut d’un escalier de pierre. Son décor se distinguait à peine, ses peintures et vernis étaient en fin de vie, laissant le bois à nu par endroits. En juin 2021, la municipalité d’Angers engage le processus de restauration de la porte, inscrite au titre des monuments historiques. Déposée et entièrement démontée en atelier, la porte fait l‘objet d‘un constat d‘état complet, d‘une analyse rigoureuse des éléments pouvant être conservés et d‘une étude stratigraphique approfondie avant d‘être restaurée dans les règles de l‘art. Après six mois de travaux, la porte parée de “rouge Vauban“ a repris en 2022 sa juste place dans le patrimoine historique angevin.
Maître d’ouvrage : ville d’Angers, propriétaire du site.
Maître d’œuvre : Ateliers Perrault (Saint-Laurent-de-la-Plaine, Maine-et-Loire).
Étude stratigraphique : Nacre Patrimoine (Basse-Goulaine, Loire-Atlantique).
Le décor intérieur de l’église Notre-Dame de Gensac (Gironde)
Sauver les peintures du chœur de leur église communale, Notre-Dame de Gensac, tel a été l’objectif que sont donné en 2016 les six premiers membres de l’Association de sauvegarde du patrimoine culturel et cultuel de la vallée de la Durèze. Un projet ambitieux pour une jeune association. Avec ténacité et dynamisme, celle-ci a réuni les fonds nécessaires pour financer progressivement les travaux projetés. L’objectif, partagé avec la municipalité au fil des années, est atteint et les résultats sont au rendez-vous. Les dernières tranches de travaux sont programmées. Les décors altérés sont sauvés et le choeur a d‘ores et déjà retrouvé la luminosité voulue en 1897 par son créateur, le peintre Léo Millet.
Maîtres d’ouvrage : Association de sauvegarde du patrimoine culturel et cultuel de la vallée de la Durèze (ASPCCVD) puis municipalité de Gensac (Gironde).
Restauration des peintures : Christophe Damiano, atelier Les Faures, Civrac-de-Blaye (Gironde).