L’objectif de notre Prix est d’attirer l’attention sur le second œuvre, partie la plus visible et la plus menacée de notre patrimoine bâti, tant sur les façades que dans les intérieurs. Les ouvrages de second œuvre (menuiseries, ferronneries, enduits, peintures, sols, ...) peuvent être modifiés ou supprimés sans pour autant compromettre la structure du bâtiment. Leur relative fragilité implique qu’ils soient régulièrement vérifiés, entretenus et restaurés par des artisans maîtrisant le savoir-faire de leur métier et à même de redonner vie au second œuvre sans trahir l’esprit du bâti qui leur est confié.
Parmi les dix-sept dossiers reçus cette année, le jury a retenu quatre opérations de restauration s’inscrivant dans des contextes très différents, présentés par deux communes et deux propriétaires privés. D’un patrimoine classé au titre des Monuments historiques à une simple maison de village, ce sont quatre exemples de restauration en conservation d’éléments anciens. Les quatre démontrent une même volonté de faire revivre un patrimoine afin de le transmettre dans toute son intégrité aux générations futures.
La chapelle des Étrichets, dont la construction remonte vraisemblablement au XIIe siècle, est située dans un écrin de verdure, à quelques kilomètres du Mans. Classée au titre des Monuments historiques, elle a fait l’objet entre décembre 2022 et juillet 2023 d’un programme de restauration d’ampleur, précédé par trois ans d’études et de recherche du financement indispensable pour restaurer à la fois la couverture, la cloche, la charpente, la maçonnerie et le décor intérieur.
L’architecte consulté initialement pour la restauration de la seule voûte avait en effet établi un diagnostic alarmant : fissures structurelles, contamination organique de certains murs, soubassements dégradés par l’humidité, chutes de merrains de la voûte… Une intervention plus large s’imposait. Conclusion : cinq lots pour cinq corps de métier… et le budget correspondant !
La restauration du décor intérieur, objet du dossier présenté à l’édition 2024 du Prix, a donc porté à la fois sur la voûte lambrissée (XVIIe), les décors muraux restaurés au XIXe et les vitraux installés à la même époque, le retable, la barrière de communion et la grille de clôture de la chapelle latérale (XVIIe).
La voûte est composée de caissons moulurés en trompe l’œil, 192 pour la nef et 70 pour la chapelle latérale. Chaque caisson est constitué de six merrains en chêne, peints suivant des motifs en diagonale. Après le remplacement des merrains manquants ou trop dégradés pour être conservés, se sont succédé les différentes étapes de restauration du décor : dépoussiérage, consolidation de la couche picturale, traitement contre les xylophages, préparation des fonds, réintégration chromatique, réalisation des poncifs, restitution des motifs sur les parties neuves et harmonisation avec les éléments d’origine conservés.
Les murs sont ornés de faux appareillage de pierre, avec une frise en partie haute et un décor en feuillage autour des baies. Une des difficultés de cette phase du chantier a été d’éliminer, en altérant le moins possible le décor peint, une importante contamination organique sur plusieurs murs. Après de multiples passages de traitement d’algicide, sans effet notable, la seule solution trouvée a été de brosser les murs avant la mise en œuvre du protocole de restauration défini au préalable, toujours avec un objectif de conservation optimale du décor.
La barrière de communion et la clôture de séparation entre la nef et la chapelle latérale ont été déposées et restaurées en atelier, en privilégiant la conservation des éléments d’origine, y compris pour les pièces en mauvais état. Les lacunes dans le bois ont été comblées par des greffes ou consolidées au moyen de résine pour les parties trop fragilisées. Les six vitraux ont été démontés : quatre d’entre eux ont été restaurés en atelier et deux ont été restitués dans l’esprit du XVIIe. Le retable a été nettoyé et les éclats de peinture gommés.
Le 20 octobre 2023, la chapelle était inaugurée et bénie par l’évêque du Mans, en présence des acteurs de sa restauration et de la presse régionale. Depuis la fin du chantier, les propriétaires ouvrent la chapelle pour des visites organisées par des associations de la région ou pour des concerts. Ils réfléchissent déjà à la prochaine étape du programme de restauration : celle du mobilier du XVIIe dont la polychromie est en harmonie avec les décors muraux et la voûte. Un dernier projet pour la chapelle, qui nécessitera également un budget conséquent…
Maîtrise d’œuvre : Benoit Maffre, architecte du patrimoine, agence BMAP — Droisy (27)
Décors peints : Arthema — Nantes (44)
Menuiserie : Cruard Charpente — Simple (53)
Supports bois : Les ateliers de La Chapelle — Sevremoine (49)
Vitraux : Atelier de vitrail Lvi — Virginie Lelièpvre — Domfront-en-Champagne (72)
Aux confins de la Touraine et du Berry, la commune de Preuilly-sur-Claise compte quelque mille habitants pour neuf monuments inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques (ISMH), ainsi qu’une abbatiale du XIIe siècle (classée au titre des Monuments historiques). Il fallut une véritable « croisade » pour tirer de son abandon la chapelle de Tous-les-Saints, datant du XVe siècle, modeste par la taille mais exceptionnelle en raison de sa rare danse macabre.
La chapelle revient de loin : son tout premier sauveteur fut le fondateur des Amis du pays Lochois, Henri L’héritier de Chezelle. En 1953, il sauva ce sanctuaire de la démolition. Il le fit inscrire à l’ISMH, après la découverte de la danse macabre recouverte d’un badigeon depuis un siècle, avant d’entreprendre des travaux d’urgence dans les années 1960 et 1970. La restitution, en 1977, du mur de la façade qui s’était effondré en 1955 permit de mettre l’intérieur en sécurité et à l’abri du vandalisme.
L’action de la Société archéologique de Preuilly-sur-Claise, en collaboration avec la municipalité, propriétaire de la chapelle depuis 2001, a évité que celle-ci ne sombre à nouveau dans l’oubli. En 2014, la mairie donne son accord pour relancer le projet de restauration. L’association se charge de trouver appuis et financements. Après de multiples démarches et avec le soutien de la population, le permis de construire est obtenu.
Les travaux de sauvetage sont mis en œuvre à partir de 2017 : maçonnerie, charpente, couverture, puis restauration de la voûte lambrissée, décorée de motifs d’inspiration géométrique et végétale. La mise en place du carrelage, le réassemblage de l’autel et la restauration de la danse macabre s’échelonneront entre fin 2021 et début 2023 pour la réception finale des travaux.
La danse macabre se distingue par une particularité, celle d’être « double » : elle présente au sud la farandole des femmes et au nord celle des hommes. Chaque « scène » s’inscrit dans un cadre architectural d’environ 1,60 m de haut, qui comporte un personnage (parfois deux), confronté à son propre cadavre. Sur le mur oriental, l’artiste a représenté l’orchestre des morts. Les dix-huit panneaux visibles aujourd’hui montrent l’égalité sociale devant la mort, thème iconographique courant dans la chrétienté occidentale à partir du XVe siècle. C’est l’une des rares danses macabres de cette époque subsistant en France.
Le décor peint a été réalisé à la détrempe, avec des pigments traditionnels pour l’époque : ocre jaune et rouge, noir de fumée et blanc de chaux. Les dégradations subies par la chapelle pendant un siècle ont eu de lourdes conséquences sur le décor, du fait de la fragilité des supports, de l’exposition à l’humidité, du vandalisme ordinaire, en particulier pendant les quelque dix années sans façade… Une restauration importante était nécessaire mais elle devait rester discrète. Le parti adopté a été de restaurer l’existant (dégagement des enduits et badigeons, retrait des anciens repeints, consolidation de l’enduit et de la couche picturale, pose d’enduit de chaux et de sable de teinte et granulométrie semblables à celles de l’original dans les lacunes, réintégration picturale par repiquage à l’aquarelle, fixation de protection) en s’interdisant l’interprétation et les reconstitutions en l’absence de documents exploitables sur l’aspect des peintures avant dégradation. Les réintégrations ont été réalisées de façon qu’elles puissent être distinguées des originaux. Les éléments de décor disparus sont restés des lacunes.
Pour permettre au décor de s’inscrire dans l’espace de la chapelle, il était indispensable de réimplanter l’autel, dont les soubassements étaient encore lisibles. Un certain nombre d’éléments sculptés gisaient sur le sol et ont été inventoriés afin d’identifier ceux dont les motifs permettraient la composition d’un ensemble harmonieux.
Les dalles de pierre et les carreaux de terre cuite en bon état (un tiers environ) ont été nettoyés et conservés. Un lot de carreaux anciens, de même épaisseur et dimensions a été intégré et les quelques dalles de calcaires durs manquantes complétées. Après mise à niveau du sol, l’emmarchement de l’autel a été recalé et réaligné, l’autel a repris sa place sous la baie principale, avec sur sa gauche le groupe des quatre musiciens et à droite des dignitaires de la danse des femmes.
Depuis l’inauguration officielle de la chapelle en juillet 2023 et la fête médiévale qui a suivi, la société archéologique de Preuilly et la commune s’attachent à faire connaitre la chapelle restaurée : publication de plaquettes présentant les travaux, organisation de visites, manifestations culturelles et spectacles en extérieur sont au programme, avec en vedette la chapelle et sa danse macabre. De quoi attirer petits et grands à Preuilly !
Maîtrise d’œuvre : Cabinet J. Ph. Barthel — Blois (41)
Peintures murales : Atelier Aline Berelowitsch — Neuvy-le-Roi (37)
Maçonnerie — pierre de taille, sols : entreprise Hory-Chauvelin — Avoine (37)
La petite chapelle du Clos de l’hôpital est située dans l’enceinte du centre hospitalier Ain Val-de-Saône à Thoissey, dans l’Ain. Sa construction, au XVIIIe siècle, est peu documentée. Son entrée a été agrémentée d’un porche néo-gothique, vraisemblablement au XIXe siècle ; celui-ci proviendrait d’un petit édifice funéraire disparu du parc du château de Challes (Saint-Didier-sur-Chalaronne, Ain).
Au fil des ans, l’association des Amis du Vieux Thoissey et de ses environs avait constaté la détérioration de la chapelle qui ne servait plus au culte et manquait d’entretien, faute de ressources. Sa toiture de tuiles plates présentait des signes d’affaissement, des fissures importantes dans les maçonneries risquaient de mettre en péril la structure même du bâtiment.
De même, son décor peint du XIXe, objet du dossier présenté cette année, se dégradait progressivement, endommagé par des infiltrations d’eau. Les murs latéraux sont ornés chacun de quatre arcades symétriques, habitées de deux à quatre personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ils sont identifiés dans un cartouche placé sous chaque arcade : martyrs, confesseurs, prophètes et anges d’un côté, vierges, apôtres, patriarches et anges de l’autre. Au fond, l’autel est surmonté d’un retable.
Ce décor aux couleurs pastel est l’œuvre de l’abbé Paul Taconnet (1827–1908), professeur de sciences et de mathématiques au collège royal de Thoissey. Il y enseigne également le dessin à partir de 1856. Vers 1867, il décore la partie de la chapelle réservée aux religieuses du deuxième couvent des Ursulines ainsi que la chapelle du collège de Thoissey édifiée en 1858. Au cours des vingt dernières années du XIXe siècle, il est amené à exercer son talent dans plusieurs chapelles de la région et de Bourgogne Franche-Comté.
En 2021, la Ville de Thoissey, soucieuse de préserver la chapelle du Clos dont elle n’est pas propriétaire, propose au centre hospitalier la signature d’un bail emphytéotique lui conférant les prérogatives du propriétaire, avec un double objectif : sauver ce patrimoine non protégé de la ruine en assurant sa restauration et le valoriser en l’ouvrant au public. La signature du bail, en janvier 2022, permet à la commune de lancer le projet de sauvetage de la chapelle.
Les travaux commencent au début de l’année 2023. La réfection de la toiture révèle l’existence d’une charpente plate du XVIIIe siècle, confirmant ainsi la date de construction de l’édifice.
Sur le mur oriental, les grandes lézardes sont reprises afin de colmater en profondeur les vides laissant parfois passer l’air de l’extérieur ! L’entreprise de maçonnerie doit également reprendre le bas des murs, les lacunes en partie haute des murs et la corniche sur les murs nord et sud. Viennent ensuite les différentes étapes nécessaires à la restauration de ce décor peint extrêmement fragile : dépoussiérage au pinceau, traitement biocide au bas des murs, consolidation de certaines zones par injection de plâtre, fixation de la couche picturale puis réintégration picturale « illusionniste ». Un repiquage précis de ses usures et petites lacunes est opéré pour les figures par des points de couleur de façon à « retendre » la surface colorée. Enfin les motifs répétitifs des frises sont restitués par application de poncifs.
De son côté, le retable est délicatement dépoussiéré puis nettoyé, ses éléments manquants sont remplacés à l’identique et ses dorures réintégrées. Dernière étape, les trois statues en bois polychrome (une Vierge à l’Enfant, un saint Joseph et un Sacré Cœur) sont traitées et restaurées en atelier avant leur réinstallation dans la chapelle.
Le premier trimestre 2024 voit la fin des travaux de restauration et l’aboutissement de la réflexion engagée en 2020 par la commune et par l’association des Amis du Vieux Thoissey et de ses environs pour sauvegarder la chapelle. L’association a joué un rôle actif dès le début du projet (recherches sur l’histoire de l’édifice, participation au suivi du chantier). Elle contribue aujourd’hui à la valorisation de la chapelle en assurant des visites commentées.
La mise en valeur du patrimoine de Thoissey — considéré comme « deuxième ville de la Dombes » au XVIIIe siècle — est l’une des priorités de la municipalité. Outre la préservation d’un pan important de l’histoire thoisseyenne, le sauvetage de la chapelle contribue à renforcer l’attractivité de la ville et à dynamiser son activité économique. Celle-ci est plus que jamais liée au tourisme depuis que le chemin de halage situé sur la rive gauche a été aménagé et est devenu en 2023 l’itinéraire V50, largement fréquenté par les cyclistes et les randonneurs. La chapelle, qui jouxte l’ancien cimetière des Sœurs hospitalières et des malades défunts, est située le long de l’itinéraire « Au fil de l’eau », créé par la ville pour valoriser le bief des Echudes (creusé de main d’homme au XVe siècle) et développer les cheminements doux sur son territoire.
Dès 2024, la chapelle du Clos de l’Hôpital a été redécouverte par la population thoisseyenne à l’occasion de visites spécifiques et d’une Journée Paul Taconnet. Elle a d’autre part rejoint les sites déjà mis en valeur et proposés à la visite par l’office de tourisme de la Communauté de communes Val de Saône Centre. L’objectif, à terme, est de réunir les collectivités locales aurhalpines et de Bourgogne-Franche-Comté où sont situées les œuvres de Paul Taconnet, pour créer une « Route de l’abbé Taconnet », à l’instar du « Réseau des Apothicaireries ».
La chapelle restaurée a suscité un tel engouement que la commune de Thoissey a d’ores et déjà acquis la chapelle du second couvent des Ursulines de Thoissey, entrée dans le domaine privé en 1905 après le départ des religieuses. Un projet de restauration est envisagé. Un futur dossier pour le Prix Sites & Monuments du Second œuvre ?
Maîtrise d’œuvre : Olivier Chanu, architecte du patrimoine — Belleville-en-Beaujolais (69)
Décors peints, retable, statuaire : Laurence Blondaux, restauratrice — Antully (71)
Maçonnerie : Entreprise Barberot — Bourg-en-Bresse (01)
Vitraux : L’art du vitrail — Châtillon-sur-Chalaronne (01)
Ce dossier est pour le moins atypique si on le compare à ceux reçus habituellement pour le Prix mais la démarche mérite une mention spéciale. Elle présente la remise en valeur d’une modeste maison à l’abandon, quasiment invisible dans l’alignement de la rue avec ses murs de pierre et sa toiture d’ardoise identiques à ceux de ses voisines, en face de la poste de la commune de Baugy.
Son histoire n’est pas connue. La seule certitude acquise par ses propriétaires au long du chantier, c’est que la maison a été plusieurs fois remaniée depuis la fin du XIXe siècle, avec force ciment… Cela ne les a pas détournés de leur objectif initial : redonner vie à la maison, en conservant et en réparant un maximum d’éléments de qualité existants, en remplaçant ce qui était médiocre par des éléments de qualité. Un objectif pas si simple que cela et un chantier au long cours pour la propriétaire et sa famille, aidée par quelques artisans « à l’ancienne » pour remettre en valeur les éléments de second œuvre. Portes intérieures, fenêtres, volets, ferronneries, tommettes, cheminée ont été conservés et ont retrouvé une nouvelle jeunesse.
La principale difficulté a été de résister aux propositions de tout changer pour des matériaux « modernes » et profiter des aides de l’État. Deux menuisiers ont ainsi conseillé de remplacer fenêtres et volets en bois peint alors que l’ensemble était en relativement bon état. Le choix a bien sûr été de les conserver.
Seule la porte d’entrée principale, de qualité médiocre, a été remplacée… mais par une porte ancienne en chêne massif des années 1920, achetée à un habitant d’un village voisin qui s’en séparait, pour la remplacer par une porte métallique neuve. Il a fallu trouver un menuisier qui accepte d’adapter la porte à l’ouverture existante. Deux menuisiers ont été consultés en vain. Le troisième a accepté d’embarquer la porte en atelier pour en améliorer la serrurerie et en adapter les mesures. Il est ensuite venu poser un nouveau dormant en chêne, capable de supporter le poids de la « nouvelle » porte.
Une autre difficulté rencontrée peut sembler un détail. Pourtant, trouver un serrurier qui accepte de travailler une nouvelle pièce usinée afin de copier la clé ancienne du garage qui « ne se fait plus » peut relever de l’exploit !
Remplacer les éléments de second œuvre par du neuf aurait pu être réalisé en deux mois mais ce n’était pas le but. Près de deux ans ont été nécessaires, entre 2022 et 2024, pour que la maison retrouve une nouvelle jeunesse. Un exemple : après dégagement de multiples couches de moquette et de linoleum, un sol en tomettes a été découvert dans plusieurs pièces. Décaper une par une quelques centaines de tomettes, toutes recouvertes d’un solide ciment bien incrusté, demande de l’énergie et du temps ! Il en fallait davantage pour décourager la nouvelle propriétaire. Selon ses mots, ce fut « un travail sur le temps long. Un temps qui respecte celui du bâti ancien ». Si ce travail semble aller à contre-courant de ce qui se pratique aujourd’hui dans la reprise du bâti traditionnel, le « bon sens » et le parti adopté ont fait l’unanimité au sein du village et le résultat semble plaire à tous. La maison a lentement repris ses marques, son équilibre hygrométrique et respire enfin. Elle revit !