Le Parc national de Port Cros, créé en 1963, est le plus ancien et le premier parc marin d’Europe. Situé en Méditerranée dans l’archipel côtier des îles d’Hyères (Var) il occupe une surface de 1 700 hectares de terres émergées et 2 900 hectares de surfaces marines comportant de nombreuses espèces protégées dont les herbiers de posidonies.
Le parc, qui héberge le Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles chargé de la sauvegarde de la flore sauvage de la Méditerranée, est étendu en 2012 à une grande partie de Porquerolles. Il est alors reconfiguré pour offrir un espace d’accueil du public et de protection des espaces naturels.
Depuis quelques années, avec le développement de la plaisance motorisée, un processus d’urbanisation et de privatisation de la mer menace ces lieux idylliques, leur beauté naturelle, leurs paysages marins et sous marins.
Alors que les lois de protections du littoral freinent les constructions sur les côtes, les résidences flottantes se multiplient. Les bateaux, de plus en plus nombreux et imposants occupent le paysage. Aussi, pour répondre à la pression de la plaisance et freiner les mouillages forains, trois ports flottants (ZMEL = zone de mouillage d’équipements légers) sont prévus dans le parc national (Port Cros, Porquerolle, Levant). Mais ces installation ont-elles bien leur place dans un parc national ?
Le projet de port flottant à Port Cros a été autorisé par la préfecture du Var le 24 mars 2020, transgressant l’article L. 121-4 à 6 du code de l’urbanisme (voir ici) concernant la préservation des sites ou paysages remarquables du patrimoine culturel, l’article L. 411-2 du code de l’environnement (voir ici) et la directive 2009/147/CE du parlement européen, concernant la conservation des espèces.
Cette autorisation présente des irrégularités : les mouillages dit « écologiques » sont illégalement prévus dans les herbiers de posidonies, espèce menacée à protéger de toute agression. Il n’y a pas d’étude d’impact, ni d’évaluation environnementale, l’enquête publique a eu lieu en hiver et non pas, comme il se doit, en période de plus grande fréquentation, l’intention louable de freiner les mouillages sur les posidonies n’est concrétisée par aucune mesure vérifiable, les pollutions par les bateaux agresseront les posidonies (fioul, eaux usées, peintures toxiques des coques, artificialisation d’une zone naturelle…)
L’association « Vivre dans la presqu’île de Saint-Tropez », s’oppose à un projet similaire en cours dans la baie de Pampelonne, à Ramatuelle.
Il est important de s’opposer à cette ZMEL en justice, qui ferait jurisprudence pour valider d’autres ZMEL le long du littoral de la côte d’Azur et en Corse.
Nous devons protéger les paysages marins en Méditerranée, refuser la dévastation de sa faune et de sa flore, interdire que les eaux usées, le fioul et les peintures toxiques des bateaux de plaisance abîment et agressent les herbiers de posidonies essentiels pour la biodiversité et la production d’oxygène (lire ici).