Au moment de l’inauguration de « Station F », Sites & Monuments (SPPEF) et SOS Paris, associations de défense du patrimoine engagées de longue date pour la sauvegarde de la halle Freyssinet, se félicitent de sa préservation et de sa réutilisation comme « plus grand incubateur au monde ».
Elles tiennent à rappeler que, contrastant avec l’unanimité actuelle - dont elles se réjouissent évidemment -, elles ont longtemps été isolées et incomprises dans leur démarche de sauvetage d’un bâtiment conçu à la fin des années 1920 par l’ingénieur Eugène Freyssinet (1879-1962), pionnier du béton pré-contraint.
La plupart des projets (tribunal de grande instance, logements…) prévoyaient ainsi la démolition des anciennes halles de la SERNAM. La mairie de Paris, après avoir prévu une démolition totale, projetait ainsi de n’en conserver qu’« au moins 50 % ».
Pour autant, les associations ont tenté inlassablement de convaincre de l’intérêt architectural et du caractère techniquement innovant du bâtiment, comme de la faisabilité de sa reconversion. Elles ont agi, tant directement auprès des autorités, que dans le cadre de la « concertation » mise en place à partir de 1997 à l’initiative de la commission d’enquête publique sur le projet « Paris rive gauche ».
Elles tiennent à souligner l’intérêt de cette procédure, alors très innovante, qui mériterait d’être plus souvent conduite. Elles déplorent notamment l’absence actuel de dialogue sur des projets tels que le Train-tram dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye ou la mise en vente d’éléments constitutifs des domaines nationaux…
Les associations ont finalement obtenu l’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques de la Halle, après de nombreuses péripéties - dont le retrait du dossier de l’ordre du jour de la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) par la préfecture de Région, à la demande de la mairie de Paris.
A la différence d’autres mobilisations (notamment concernant le jardin des Serres d’Auteuil, les bâtiments de la Samaritaine rue de Rivoli ou la Halle Esquillan de Fontainebleau), l’édifice a pu être sauvé.
Les associations espèrent que cet exemple puisse servir de modèle pour d’autres bâtiments menacés dont l’utilité première disparaît mais pouvant trouver un nouvel usage. La reconversion d’édifices existants est d’ailleurs une démarche écologique au sens plein du terme.
Elles rappellent, qu’en ce moment-même, sont menacés en région parisienne des édifices tels que l’ancien hôtel de Richelieu à Saint-Germain-en-Laye ou le château de Lagny-le-Sec, en cours de démolition pour laisser place à un "espace multifonctions" !
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