Télérama du 5 juillet 2024 : "La synagogue de la rue Copernic plus menacée que jamais"

Télérama du 5 juillet 2024 Par Xavier de Jarcy

 
De style Art déco, elle est unique en son genre. Alors qu’elle pourrait être bientôt détruite, les associations demandent le classement de la synagogue au titre des Monuments historiques.

À l’intérieur de la synagogue rue Copernic, Paris. Photo Zoonar GmbH/Alamy/Photo 12

Sur le front de la défense du patrimoine architectural du XXᵉ siècle, les bonnes nouvelles alternent avec les mauvaises. À Toulouse, la caserne de pompiers Jacques-Vion, construite en 1972 par Pierre Debeaux (1925-2001), reconnue Monuments historique en 2023, échappera finalement à la démolition. Elle sera rénovée et transformée, avec logements et salle de sport. Mais à Paris, la synagogue de la rue Copernic est plus que jamais menacée. Bâtie en 1924 par Marcel Lemarié (1864-1941), elle se fait discrète derrière une façade haussmannienne.

Lieu de mémoire

De style Art déco, elle est unique en son genre, avec ses parements en stuc blanc et or sous un grand vitrail. Sa propriétaire, l’Union libérale israélite de France, souhaite la raser pour la remplacer par un lieu de culte plus grand où seraient replacés certains éléments du décor. Elle a obtenu un permis de démolir, mais elle se heurte à l’Association pour la protection du patrimoine de Copernic (APPC). La présidente de celle-ci, Eva Hein-Kunze, craint que la démolition n’intervienne cet été : « Nous nous attendons au pire dès la fin de la trève olympique. » Avec cinq autres associations (France Nature Environnement, Observatoire du patrimoine religieux, Patrimoine-Environnement, Sites et monuments, SOS Paris), l’APPC a écrit au ministère de la Culture pour demander le classement de l’édifice au titre des monuments historiques.

Dans le passé, la synagogue de la rue Copernic a subi deux attentats : le premier organisé en 1941 par les hommes du MSR (Mouvement social révolutionnaire), un parti d’extrême droite, utilisant une bombe fournie par les SS. Le second commis en 1980 par un commando dirigé par le Libano-Canadien Hassan Diab. À l’heure où le mot d’ordre, chez les architectes, est de transformer de préférence l’existant plutôt que de faire table rase du passé, ce lieu de mémoire tombera-t-il sous la pioche des démolisseurs ?

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