Des fenêtres sont dépouillées de leurs croisées anciennes, encore et encore...
Notre délégué bordelais, Yves Simone, continue inlassablement sa croisade pour les croisées anciennes de sa ville. La rénovation irrespectueuse a encore sévi rue Canihac en décembre dernier. De belles croisées à espagnolettes enrichies postérieurement de vitraux mauves et jaunes, étaient abandonnées sur le trottoir, promises à la benne. Elles sont pourtant dans un état excellent qui ne nécessite pas de grande restauration.
Sauvées par Yves et quelques volontaires, grâce au signalement d’une amie du patrimoine, elles iront rejoindre leurs sœurs abandonnées dans un stockage, en attendant une nouvelle vie.
La rue Canihac est en bordure du SPR, l’Architecte des Bâtiments de France ne peut hélas pas proscrire ce genre d’opérations.
Il serait cependant souhaitable que la métropole soit plus soucieuse de la restauration du second œuvre ancien dans les immeubles anciens, par cohérence. Certaines villes avec un centre ancien très étendu s’appuient (hors des zones protégées par un Monument Historique ou un SPR) sur l’article R. 111-27 du code de l’urbanisme prévoyant que le projet peut être refusé si les travaux sont « de nature à porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinants ».
Marguerite Décard, pour Sites & Monuments
Lire notre précédent article au sujet des fenêtres anciennes de Bordeaux.