La villa « Le Toit », témoin de l’âge d’or de la villégiature à La Ciotat, était en péril. Cette villa de la fin du XIXe siècle, sur le Boulevard de Clavel, participe à la qualité architecturale du centre ancien et du front de mer.
Inscrite dans l’écrin de verdure de son parc arboré, composé d’arbres anciens, la villa et son jardin agrémentent le panorama de la corniche, qui s’offre au regard le long de la promenade des plages.
Le projet envisagé, un immeuble de quatre étages, était totalement incompatible avec le respect de la loi littorale : éviter la densification et l’urbanisation linéaire du front de mer (art. L 121-22 du code de l’urbanisme) ; préserver les espaces et architectures remarquables (art. L 121-23 du code de l’urbanisme). La disparition de cette belle villa au profit d’une construction massive et élevée aurait foncièrement dégradé l’esthétique de la corniche ciotadenne.
Les services en charge de l’urbanisme de La Ciotat avaient eux-mêmes reconnu la valeur esthétique de cette villa, qui avait été inscrite au PLUi de 2006 comme « immeuble à protéger ». Ce PLUi mentionnait la « majestueuse villa de style éclectique à la façade très étudiée et au large débord de toit présentant des chevrons et des consoles de bois sculptées », témoin de « l’élégance de la station de villégiature à la fin du XIXe siècle ».
L’architecte des Bâtiments de France, dans son avis consultatif du mois de janvier 2020, défendait également la conservation de la villa « Le Toit » et de son parc avec les mêmes arguments, considérant très défavorablement « la démolition de cette villa de belle facture et d’une partie de la végétation, détruisant cet ensemble patrimonial remarquable. »
À la suite de nos courriers et de la mobilisation des riverains (voir la pétition), relayée dans la presse La Marseillaise du 3 juin 2021, la mairie de la Ciotat a finalement choisi d’œuvrer pour préserver ce patrimoine exceptionnel en proposant la réintégration d’une fiche patrimoniale de protection au PLUi, réintégration prévue en novembre prochain. « […] Aucune modification de façade et de toiture n’est possible. L’ouvrage devra conserver sa composition, ses matériaux, ses éléments de décor ainsi que le jardin », nous confirme la métropole Aix-Marseille-Provence.
En attendant, le permis de construire a été retiré par la mairie.
Marguerite Décard et Sandrine Rolengo, déléguée Sites & Monuments des Bouches-du-Rhône