On se souvient des démarches entreprises pour la sauvegarde de l’Ecole Nationale de la Marine Marchande de Sainte-Adresse (voir ici). Le Préfet a donné ordre à la DRAC de couper court à toute tentative de protection aussi bien sur les "machines maritimes" uniques que sur l’architecture moderne et innovante de l’école nationale de la marine marchande de Sainte Adresse : il ne fallait pas entraver France Domaine dans ses négociations pour la vente de ces bâtiments à la commune de Sainte-Adresse, signée en mai 2017. De son côté France Domaine avait établi en 2015 un bail temporaire avec la société TWT (Thermodynamic Workshop Training) qui a assuré des formations sur les machines pendant près de deux ans, sous réserve de démanteler les machines à la fin du bail. Parmi ces machines qui ont formé des générations d’officiers depuis 1961, figurait un important générateur à vapeur, unique en France. Après avoir fait le tour des musées industriels français qui ont tous déclinés l’offre, la dite société a contacté un ferrailleur pour casser toutes ces machines encore en parfait état de marche. Depuis quelques semaines, la place est libre pour une réhabilitation par un aménageur privé des bâtiments pour les transformer en logement.
Si le combat patrimonial est maintenant terminé pour la sale des machines, il reste à préserver les étonnantes installations de la toiture de l’internat (passerelle, compas de relèvement, instruments d’observation astronomique), nullement gênantes pour le projet de reconversion en logement. Une inscription au titre des monuments historiques ou une labellisation "architecture contemporaine remarquable" seront demandées à la DRAC.
Les futures transformations de l’Ecole nationale de la marine marchande de Marseille, située à la Pointe Rouge, dont l’architecture et les machines offrent un intérêt patrimonial évident deviennent d’autant plus sensibles...
Bernard Toulier, conservateur général honoraire du patrimoine, administrateur de Sites & Monuments