Le 10 octobre 2016, les ouvriers étaient toujours au travail dans le jardin des Serres d’Auteuil malgré la suspension des travaux ordonnée par le président du TGI de Paris le 6 octobre 2016. Selon une réaction recueillie par l’AFP, Jérémy Botton, directeur général de la FFT a assuré qu’elle n’avait « pas recommencé les travaux » mais mis « en sécurité le chantier » : « On enlève des gravats, de l’amiante que l’on ne pouvait pas laisser à l’air libre. La pelleteuse qu’ils ont prise en photo était là pour enlever les gravats ».
Seulement, l’ordonnance du 6 octobre 2016 interdit tous les travaux découlant du permis de construire, donc notamment l’enlèvement des gravats. L’argument d’un chantier découlant de la présence d’amiante n’est pas plus opérant quand on sait les précautions nécessairement prises lors de tels chantiers... Ainsi, on observe, sur les vidéos prises le 10 octobre (vidéo 1, vidéo 2, vidéo 3) des ouvriers totalement dépourvus de protection, l’absence totale de système de projection d’eau et de cantonnement des fibres. Bref, il ne s’agit nullement d’un chantier d’enlèvement d’amiante.
Voici, à titre d’exemple, la description du chantier de désamientage d’une route : "Un périmètre de protection est mis en place, à l’intérieur duquel les ouvriers portent une combinaison étanche et un masque qui les empêchent d’inhaler les poussières. Pendant que les couches supérieures de la chaussée sont sciées pour être retirées, de l’eau est projetée pour plaquer au sol les fibres d’amiantes libérées lors de l’opération. Les morceaux de chaussée sont ensuite confinés dans des sacs ou des bennes fermées, puis évacuées vers des décharges spécialisées. Durant les travaux, des analyses sont faites à intervalles réguliers pour calculer le nombre de fibres d’amiantes présentes dans l’air, afin de vérifier que cela ne dépasse pas le seuil des 5 fibres par litre d’air fixé par l’article R.1334-29-3 du code de la santé publique." Voir également comment une usine a été désamientée dans l’Orne : usine Ferodo à Caligny-sur-Orne.
Comment croire la Fédération Française de Tennis ?
Dans son ordonnance, le juge avait rayé la mention "sous astreinte de 100.000 euros par infraction constatée et par jour", ne la trouvant pas utile. C’était compter sur la seule force obligatoire des décisions de justice...